Structurer une bioéconomie territoriale : retour sur la conférence du 12 juin à Reims

Le 12 juin dernier à Reims, le think tank agridées et Terrasolis ont coorganisé une conférence consacrée à un sujet stratégique pour l’avenir de nos territoires : « Bioéconomie territoriale : enjeux et réalités ». Organisée à l’issue de leurs assemblées générales respectives, cette rencontre a réuni des acteurs engagés issus du monde agricole, des filières, de la recherche, du conseil et des institutions, autour d’une conviction partagée : la bioéconomie territoriale est un levier concret pour répondre aux défis climatiques, énergétiques, économiques et géopolitiques.

Penser la bioéconomie comme une stratégie territoriale

Basée sur la valorisation durable et locale de la biomasse issue de l’agriculture et des bioressources, la bioéconomie territoriale repose sur un modèle circulaire, créateur de valeur pour les filières locales. En renforçant la résilience des exploitations, elle contribue aux souverainetés alimentaires, énergétique et industrielle, tout en soutenant la transition écologique à l’échelle locale.

Deux tables rondes ont rythmé les échanges, croisant visions stratégiques et retours d’expériences de terrain.

Table ronde 1 : Résilience, climat, souverainetés — quels enjeux pour développer une bioéconomie territoriale ?

Cette première séquence a posé les fondations d’une approche systémique de la bioéconomie, en lien avec les grandes transitions en cours. Elle a mis en lumière l’importance de penser la bioéconomie comme une réponse intégrée aux enjeux climatiques, énergétiques et de souveraineté, à travers les regards croisés de :

• Céline Corpel, agricultrice et cheffe de projet Agriculture – The Shift Project

• Marie-Cécile Damave, responsable Innovation & Affaires internationales – agridées

• Olivier Dauger, agriculteur, élu référent Climat – FNSEA & membre du bureau – B4C

À retenir : développer une bioéconomie territoriale nécessite une approche transversale, capable d’articuler enjeux globaux (climat, énergie) et réponses locales, à travers des alliances renouvelées entre agriculteurs, experts et institutions.

Table ronde 2 : Filières locales et bioéconomie — quelles innovations pour demain ?

Place aux initiatives concrètes. Cette deuxième table ronde a mis en avant des solutions opérationnelles déjà à l’œuvre dans les territoires : valorisation de coproduits, économie circulaire, santé animale, matériaux biosourcés… Des projets qui illustrent comment la bioéconomie s’incarne dès aujourd’hui à travers des innovations portées par les filières locales.

Avec les interventions de :

• Maximin Charpentier, agriculteur, président de Terrasolis, porteur du projet Cyclorganic

• Estelle Delangle, directrice – Pôle européen du chanvre

• Julien Gobert, vétérinaire, vice-président – SNVEL

• Pierre Naviaux, responsable Développement Durable – CIVC

À retenir : l’innovation dans les filières biosourcées repose sur la coopération, la structuration de boucles locales et la capacité à créer de nouveaux équilibres entre les usages de la biomasse.

Vers des modèles hybrides et territorialisés

La conférence a aussi été l’occasion d’ouvrir une réflexion de fond : pour déployer la bioéconomie territoriale, il ne suffit pas de développer de nouveaux débouchés ou technologies. Il faut aussi interroger nos modèles d’organisation.

“Nous devons apprendre à faire ensemble avec moins, et à le faire autrement.”
— Maximin Charpentier, conférence du 12 juin

Décloisonner les filières, articuler logiques d’offre et d’usage, expérimenter de nouvelles formes de gouvernance : des initiatives comme le Pôle Européen du Chanvre ou Cyclorganic montrent qu’il est possible de co-construire une bioéconomie plus inclusive, plus ancrée, plus sobre.

Et si le pilotage des ressources devenait un commun ?

Derrière ces dynamiques, c’est la capacité des territoires à organiser collectivement l’usage de la biomasse qui devient un enjeu-clé. Cela suppose :

• Des espaces de dialogue pérennes ;

• Des structures d’intermédiation (tiers-lieux, plateformes territoriales…) ;

• Des outils pour documenter et transmettre les pratiques innovantes.

“La ressource elle-même n’est plus ce qui est rare. C’est notre capacité à en organiser l’usage collectif qui le devient.”
— Un intervenant de la conférence

L’engagement de Terrasolis

Fidèle à sa vocation de pôle d’innovation territoriale, Terrasolis s’engage aux côtés des territoires pour :

• Accompagner la répartition durable des flux organiques ;

• Faciliter la coopération entre agriculteurs, collectivités, industriels, citoyens ;

• Outiller les nouvelles formes de gouvernance et de coordination.

Objectif : faire émerger des modèles agricoles et bioéconomiques plus justes, plus résilients, plus adaptés aux défis du XXIe siècle.

Vous avez manqué la conférence ?

Le replay est désormais disponible ICI
Les points clés d’Agridées ICI