CarbonThink2 : Nouvelle Stratégie Nationale Bas-Carbone
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CarbonThink2 : Nouvelle Stratégie Nationale Bas-Carbone

18 octobre 2023

UNE JOURNÉE POUR COMPRENDRE LA NOUVELLE STRATÉGIE NATIONALE BAS-CARBONE

Introduction de la journée

Etienne LAPIERRE (TERRASOLIS)


Dans le cadre du projet CarbonThink2 soutenu par la Région Grand Est et le Feader, en partenariat avec l’Iddri, cette journée a pour but de décrypter le projet de nouvelle stratégie nationale bas-Carbone (SNBC3) avec les experts du Secrétariat Général à la Planification Ecologique et du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. 

L’objectif de la matinée : comprendre comment cette politique nationale de décarbonation s’applique à l’agriculture, ses filières, ses territoires et ses fermes. L’après-midi est quant à elle dédiée à une réflexion autour des moyens/actions concrets à déployer sur notre territoire test de Champagne-Ardenne (extrapolation possible au Grand Est) pour engager nos grandes cultures sur le chemin du très bas-Carbone.  

Tout cela sera possible grâce à la mobilisation de nos organisations agricoles (chambres d’agriculture, coopératives, négoces, centres de gestion, interprofessions…), chercheurs (instituts techniques…), agro-fournisseurs, administrations, collectivités et agriculteurs volontaires… Les filières (agro-industries, distributeurs…) se joindront très vite à cet élan. 

Place de la SNBC3 dans la planification écologique 

Partage des efforts entre les différents secteurs d’activité et phase de territorialisation 

Frédérik JOBERT (Secrétariat Général de la Planification Écologique)  

Monsieur Frédérik Jobert a débuté sa prise de parole par une présentation générale des 22 chantiers de la planification écologique avec les 6 thématiques suivantes : se loger, produire, se nourrir, consommer, préserver et se déplacer. 53 leviers ont été identifiés pour respecter les objectifs bas-Carbone de la France d’ici 2050, des efforts sont demandés à tous les secteurs mais pas dans les mêmes proportions, l’agriculture est plutôt préservée au regard d’autres activités. Pour partie, les solutions envisagées pour décarboner sont mâtures, les mesures à prendre sont identifiées et les financements adaptés. Pour l’agriculture, il reste beaucoup à faire : il ne faut pas rester dans l’incantation et tenir compte des réalités économiques, climatiques, politiques et sociales. Le lancement de COP territoriales est en cours pour discuter des besoins de chaque territoire pour la mise en œuvre des leviers nationaux. L’enjeu est multiple : il faut tenter de concilier les objectifs de planification écologique, de souveraineté alimentaire, les besoins croissants en biomasse à des fins non alimentaires avec le maintien d’une agriculture rémunératrice.  

Les temps d’échanges ont une grande place au cours des journées CarbonThink. A la suite de cette présentation, il a été débattu de la position de la France vis à vis de l’Europe, de l’influence du commerce international et du risque de délocalisation des émissions, de la crainte du réglementaire et du manque de visibilité sur le marché du Carbone.  

Présentation des processus d’élaboration la SNBC3 appliquée au volet agricole et alimentaire 

Depuis les considérations globales toutes filières confondues au cadre spécifique des grandes cultures 

Sébastien BOUVATIER (ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire)

 

La SNBC doit revoir ses ambitions suite à la réhausse des objectifs du Fit for 55 fixés par l’Union Européenne (-55% d’émissions nette 2030/1990). 

L’adoption de la SNBC3 (3ème version) est à l’agenda 2024 avec l’adoption des budgets carbone sectoriels. Le programme est construit en concertation avec les acteurs concernés : ainsi un « GT Agri » s’est déjà réuni 6 fois depuis fin 2021. Par rapport à la SNBC2, il est demandé une baisse des émissions de GES plus rapide entre 2020 et 2030, et les travaux sont encore en cours pour l’horizon 2050.

M. Bouvatier nous a présenté MOSUT, le modèle qui a permis de chiffrer les gains en émissions de GES rendus possible par l’activation de chaque L’outil permet de mobiliser l’ensemble des données de production de la ferme France, d’en déduire les conséquences agronomiques, les émissions de GES induites, et en comparaison avec les besoins alimentaires, la balance importation/exportation. Pour les grandes cultures, il repose sur la construction d’une typologie avec 4 modes de production : conventionnel, conventionnel optimisé, intégré et bio. L’évolution de la proportion de ces 4 types d’exploitation entraîne l’évaluation d’objectifs préalablement fixés tels que :

x2 les surfaces en agriculture biologique 

x2 les surfaces en légumineuses 

-30% sur l’usage d’engrais azoté minéral 

 

Au-delà de la réduction des émissions, les volets stockage de carbone organique et production de bioénergies ne sont pas oubliés. Les changements nécessaires sur le régime alimentaire des Français sont également abordés. 

L’ensemble des leviers associés au secteur grandes cultures et à l’élevage ont été décrits ainsi que les mesures d’accompagnement existantes, suivi d’un focus sur la production viticole bien présente dans notre région. 

En résumé, l’objectif d’atteindre –22% de réduction des émissions de GES entre 2015/2030 est envisagé en activant les leviers suivants : 

Les discussions qui ont suivi cette présentation ont porté sur la diminution de la demande en produits biologiques qui n’est pas jugée comme conjoncturelle par le monde agricole, et plus globalement sur le risque de décorréler la production française de la consommation en termes de produits et de prix.  

En conclusion de la matinée, il apparait que le coût de la transition doit être justement réparti entre l’agriculture et la société. Autrement dit la production agricole et la consommation alimentaire et énergétique doivent se décarboner de concert. Chaque territoire doit par ailleurs travailler à sa déclinaison opérationnelle de la SNBC. 

Travail sur des cas réels de fermes sur la route du bas-Carbone 

L’après-midi est l’occasion pour les adhérents du réseau Terrasolis de travailler à la mise en pratique des enseignements de la matinée. A partir de 3 situations réelles d’exploitations agricoles engagées dans une transition Carbone, la communauté d’experts réunis autour de CarbonThink2 étudie en sous-groupes comment aller plus loin que les actions déjà envisagées par les exploitants agricoles concernés.  

  • Sous-groupe rotation betteravière en sol de craie : option conversion en agriculture biologique (diagnostic Carbone initial accompagné par le CDER) 
  •  Sous-groupe rotation betteravière en sol de craie : option intégration de cultures industrielles et méthanisation (diagnostic Carbone initial accompagné par CRISTAL UNION) 
  • Sous-groupe cultures céréalières en zone intermédiaires Barrois (diagnostic Carbone initial accompagné par EMC2) 

La force du collectif permet d’identifier un certain nombre d’actions innovantes qu’il faudrait développer en Grand Est pour faciliter/accélérer la transition bas-Carbone de notre agriculture. La suite des travaux d’émergence de CarbonThink2 doit justement permettre d’ici début 2024 de créer les conditions de lancement de ces actions : formation d’un consortium de partenaires, écriture d’un plan d’action, mobilisation de financements publics pour soutenir l’action… 

Les analyses issues de ce travail collaboratif ne seront pas détaillées dans cet article, cette information étant réservée aux adhérents Terrasolis.  

Ces actions en émergence répondent à trois grandes familles d’objectifs : 

  • Comment massifier l’optimisation des pratiques agricoles vers le bas-Carbone ? 
  • Comment accompagner la transformation des systèmes vers le très bas-Carbone ? 
  • Comment associer à cette transition sur les territoires les filières amonts et avales ? 

Les équipe de Terrasolis et de l’IDDRI vous proposent un résumé complet de cette journée.

Accessible à nos adhérents sur demande

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