CarbonThink2 : Atelier Stockage de Carbone dans les sols
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CarbonThink2 : Atelier Stockage de Carbone dans les sols

29 novembre 2023

Lors de cet atelier, avec pour support les présentations de Rémy Duval (ITB) sur les problématiques de mesure des stocks de carbone organique dans les sols de l’essai SYPPRE Champenois (Projet ClieNFarms), et de Hugues Clivot (URCA) sur l’évaluation de ce même stock par le modèle AMG, les participants ont eu la possibilité de poser de nombreuses questions pour lesquelles voici une synthèse des réponses :  

💬 Quel est le poids de l’historique cultural face aux pratiques culturales récentes ou à venir sur la dynamique de stockage ou de déstockage ? 

Les changements d’usage des sols conduisent à des dynamiques très longues pour atteindre un état stabilisé : C’est l’hypothèse retenue sur le déstockage fréquemment observé en sols de craie : le défrichage plus tardif de ce milieu entraîne encore aujourd’hui la diminution du stock, même si des pratiques culturales actuelles réduisent ou accélèrent le phénomène. 

💬 La capacité d’un sol à stocker du carbone organique est -elle dépendante du type de sol ? 

La capacité d’un sol à stocker du carbone organique est dépendante de l’intensité de la minéralisation qui s’y produit et donc de ses caractéristiques intrinsèques telles que sa teneur en argile ou en carbonates. Cependant, il est toujours possible d’augmenter la valeur de stock à condition d’augmenter les quantités de carbone entrant. 

💬 L’équilibre souvent observé sur les simulations de stock de carbone organique peut-il être dépassé ? 

 Pour un même volume de carbone entrant, le stock de carbone organique finit par atteindre un équilibre sur une projection de plusieurs dizaines d’années, mais ce n’est pas une fin en soi : l’augmentation du régime des apports permettra de « déplafonner ». cf Figure 1. 

Fig 1 : Exemple de simulation réalisée avec l’outil SIMEOS AMG® d’ Agro-transfert sur un sol de craie, avec régime d’apport insuffisant pour compenser le déstockage. 

💬 Doit-on préférer la mesure ou l’estimation par modélisation pour quantifier l’évolution du stock ? 

Sur un pas de temps qui est court, l’évolution du stock de carbone organique ne peut être mesurée avec précision. En effet, il s’agit d’un calcul basé sur des mesures qui comprennent une part importante d’incertitudes.  Les quantités déjà présentes dans le sol sont fortes au regard des apports, même conséquents, qu’il est possible de réaliser annuellement, si bien que proportionnellement, l’erreur associée peut être plus grande que la variation réelle du stock. C’est pourquoi la modélisation a été préférée à la mesure dans le cadre de la Méthode Label Bas Carbone Grandes Cultures où la durée pour valider les projets est de 5 ans. 

💬 Comment le stock de carbone organique peut influencer la diversité des organismes du sol ? 

La matière organique est essentielle à la biodiversité comme elle fournit an même temps le gîte et le couvert. En effet, les organismes du sol extraient les nutriments dont ils ont besoin de la matière organique et les végétaux puisent dans les « éléments » minéraux délivrées par celle-ci. C’est le gîte. 

Pour ce qui est de la fonction habitat, ce sont les propriétés de la matière organique associés aux caractéristiques texturales du sol (granulométrie) qui vont assurer la porosité, la pénétrabilité et de ce fait les échanges hydriques et gazeux essentiels au développement de la vie. 

Le carbone organique est essentiel, mais il reste difficile aujourd’hui d’en déterminer la teneur idéale pour assurer une diversité maximale d’organismes. Le lien avec l’abondance (biomasse) est plus évident. Sans autre facteur limitant, empêchant la dégradation des matières organiques (engorgement en eau ; acidité), le plus est synonyme du mieux. Concernant l’atteinte d’une biodiversité plus importante en présence de davantage de carbone organique, les nouveaux programmes d’analyses biologiques (dont analyses ADN) menés actuellement apporteront dans les années à venir des réponses plus fiables  

Image utilisée comme ressource par Institut Agro de Montpellier 

💬 Quand doit-on parler de carbone organique ou de matière organique du sol ? 

Dans les sols, la valeur mesurée par le laboratoire est le carbone organique. La matière organique est obtenue par calcul. Selon les laboratoires, la teneur en matière organique d’un sol agricole s’obtient en multipliant par 2 ou 1.72. A noter que ce coefficient serait différent si on s’intéressait aux sols forestiers. Pour éviter toute confusion, il est plus simple de communiquer dès qu’il s’agit de données chiffrées en terme de carbone. 

💬 Quelles sont les pratiques culturales favorables au stockage ?

Toutes les entrées de carbone au sol sont bonnes à prendre, mais les plus intéressantes sont les couverts intermédiaires, les apports de produits organiques et l’absence d’exportation des résidus de culture.

Si vous souhaitez en savoir plus et retrouvez notamment les présentations de cet atelier et de la visioconférence complémentaire sur les pratiques stockantes et les co-bénéfices du stockage, merci de nous contacter

 

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