Embarquez pour l innovation agricole bas-Carbone !

Vous êtes nombreux à vous être déplacés pour parler agriculture bas-carbone sur le site de la ferme Terrasolis ! Plusieurs agriculteurs du collectif label bas-carbone animé par Terrasolis ont témoigné de leurs pratiques bas-carbone dans leurs exploitations. Cet évènement a été organisé, le 16 septembre, dans le cadre du projet ClieNFarms (Climate Neutrals Farms) dont l’objectif est de développer et diffuser des solutions systémiques pour réduire les émissions des exploitations et atteindre la neutralité climatique du secteur agricole européen. Ce projet initié en 2022 regroupe 14 pays européens et s’est déployé sur 20 territoires d’études. 

Les quatre intervenants ont mis en avant deux principaux leviers bas-carbone : la forme des engrais azotés et les couverts d’interculture. 

Les conseillers techniques qui accompagnent les agriculteurs dans leur démarche de labellisation bas-carbone leur ont proposé d’utiliser de l’azote sous forme d’ammonitrate. Cette forme d’azote présente plusieurs avantages : elle est plus facilement absorbable par les plantes et génère moins de protoxyde d’azote (un puissant gaz à effet de serre) lors de son épandage. Cette solution en apparence simple nécessite d’investir dans un semoir à engrais performant et de changer certaines habitudes. Quelques agriculteurs investissent également dans des engrais azotés associés à des inhibiteurs. Les agriculteurs sont globalement très satisfaits. 

Les agriculteurs du collectif ont redoublé d’ingéniosité pour réussir leurs couverts d’intercultures. En effet, ceux–ci permettent de stocker une quantité très importante de carbone entre deux cultures. Encore faut–il qu‘ils soient bien développés avant leur destruction. De nombreuses stratégies ont été présentées (Semis direct, mélanges de crucifères et de légumineuses, destruction par roulage, production de semence à la ferme…). C’est un point sur lequel le collectif apprécie partager les expériences. De nombreuses stratégies sont possibles selon le contexte pédoclimatique. Certains agriculteurs ont constaté un changement important sur leurs sols après plusieurs années de pratique. Certaines cultures telles que le maïs sont désormais possibles. 

D’autres leviers bas–carbone ont été présentés tels que l’agroforesterie ou les colzas associés à une légumineuse. 

Clément Warnier (Terrasolis) a présenté la ferme expérimentale collaborative et notamment ses deux systèmes de culture basés sur la sobriété en azote pour le premier et la production de CIVE dédiée à la méthanisation pour le deuxième. Ces deux stratégies distinctes vont permettre d’élaborer un système agricole bas-carbone adapté à la champagne crayeuse. 

Les participants ont participé à un tour de plaine en trois temps : 

• Visite de l’essai soja mené par Terres inovia ;

• Visite de la plateforme SYPPRE présentée par l’ITB ;

• Visite des essais systèmes Terrasolis. 

Mathieu Dulot (Terres inovia) a présenté l’essai soja en terre de craie. En effet, malgré un contexte pédologique considéré comme défavorable à la culture du soja, certains agriculteurs ont réussi à faire de bons rendements en 2024. L’essai a donc cherché à mettre au point d’autres approches pour rendre la culture du soja possible en terre de craie (Essais variétaux, essais d’inoculum, double dosage d’inoculum). 

Remy Duval (ITB) a présenté la plateforme SYPPRE. Celle-ci permet de tester un système témoin, qui correspond à un système de culture existant optimisé, ainsi qu’un système innovant prometteur. Chacune des cultures des deux systèmes est présente chaque année. Le dispositif compte 15 modalités, avec 3 répétitions pour chaque terme de la rotation, soit 45 parcelles. Les bilans carbones ont été présentés aux participants. 

Benjamin Legros (Terrasolis) a présenté différentes stratégies de couverts d’intercultures implantés dans les essais systèmes. Une attention particulière a été portée sur des couverts d’interculture courte, très peu utilisés dans la plaine. Ces couverts peuvent être très bénéfiques s’ils sont implantés suffisamment tôt pour produire de la biomasse. Un couvert à base de légumineuses a été implanté entre deux céréales. Une moutarde a été semée après un pois et un pois fourrager a été semé dans des repousses de colza. Enfin nous avons clôturé la journée en présentant une technique peu utilisée dans nos régions qui consiste à semer une luzerne sous couvert de tournesol. Cette technique permet d’implanter plus précocement la luzerne afin d’éviter les conditions potentiellement défavorables du mois de juillet.  

Merci à tous les participants et nos intervenants pour leur présence et implication. Nous vous donnons rendez-vous prochainement pour d’autres rencontres.