De l agriculture bas-Carbone, à l agro-industrie, où en sommes-nous ?
  • Actualités
  • De l agriculture bas-Carbone, à l agro-industrie, où en sommes-nous ?

De l agriculture bas-Carbone, à l agro-industrie, où en sommes-nous ?

21 novembre 2023

« Nous » c’est Terrasolis, son collectif d’organisations agricoles adhérentes (en illustration) mais aussi un collectif de fermes de grandes cultures engagées dans le Label Bas-Carbone (LBC).

 

23 fermes de grandes cultures engagées dans le bas-carbone 🌾

Suite du projet CarbonThink piloté par Terrasolis, ce collectif de fermes est suivi par 6 organisations agricoles en charge du conseil et de la collecte des données de bilan Carbone :

 

👉 12 fermes suivies par CERESIA (Frédéric Adam)

👉 5 fermes suivies par CDER (Thomas Herbin)

👉 2 fermes suivies par CRISTAL UNION (Quentin Tilloy)

👉 1 ferme suivie par VIVESCIA (Armand Gandon)

👉 1 ferme suivie par FDSEA51 (Olivier Josselin)

👉 1 ferme suivie par CHAMBRE D’AGRICULTURE MARNE (Cassandre Gaudnik)

 

Les choix du collectif :

Ce collectif de fermes et de conseillers a choisi de retenir comme intermédiaire de vente de Crédit Carbone AgoTerra (ex-TerraTerre)

et comme mandataire en appui administratif à la labellisation France Carbon Agri Associés (FCAA).

 

Le rôle de Terrasolis :

La présence de Terrasolis entre les six organisations agricoles et leurs intermédiaires nationaux sert de facilitateur afin de favoriser les partages d’expériences.

En effet, ces 23 fermes sont parmi les premières fermes de grandes cultures à s’engager en France dans le LBC géré par le Ministère de la Transition Ecologique.

 

 

✍🏻 Notons qu’en Grand Est, le mandataire-intermédiaire Carbon&Co d’InVivo travaille en direct pour EMC2, Soufflet et la Scara ; que certaines fermes s’engagent dans le LBC via d’autres accompagnants telles que Carbon Farmers, SysFarm, Resoil, etc ; et que le cadre de certification Carbone privé déployé par Soil Capital séduit aussi des agriculteurs (hors LBC).

 

Leur potentiel en Crédits Carbone :

Le potentiel simulé en Crédits Carbone (CC) des 23 fermes du projet collectif porté par Terrasolis avoisine les 0.9 TCO2e/ha/an sur une moyenne de 200 hectares de grandes cultures.

Selon les conditions de financement proposées par AgoTerra, ces fermes percevraient un minimum de 35 €/CC.

 

Et pas que le Carbone :

Il est intéressant de constater qu’une part non négligeable de ces fermes s’engagent simultanément dans des projets de transition plus large que le Carbone :

🌱 Agriculture biologique,

🌱 Agriculture de conservation des sols

🌱 Méthanisation.

 

Mais l’engagement dans le LBC ne se fait pas sans courage, ni patience. La rigueur scientifique des calculs des bilans C n’est pas synonyme de simplicité administrative et le premier paiement des projets LBC (moissons) 2023-2027 arrivera selon le calendrier FCAA en année 3. Quoi qu’il en soit, les projets sont lancés et les nouvelles pratiques bas-Carbone se déploient dans les fermes !

Quelle articulation entre Crédits Carbone et Primes Filières ?

 

❌ Pas encore de réponse satisfaisante à cette question !

Pour autant, des pistes se dessinent.✍🏻

 

Une problématique complexe : 

 

Voici, à date, la (complexe) problématique.

 

De nombreuses agro-industries ont des objectifs de décarbonation de leur approvisionnement, leur fameux Scope 3, à savoir les fermes dont ils transforment les productions.

Le bilan C Scope 3 de ces agro-industries intègre donc le bilan C des fermes chez lesquelles elles s’approvisionnent. 🚜

Or, certaines standards Carbone internationaux, SBTi et GHGp en tête, considèrent que si une ferme améliore son bilan C avec l’appui d’un financeur tiers, l’agro-industriel ne peut afficher son bilan C Scope 3 amélioré.

 


Par exemple, si La Poste achète les Crédits Carbone d’une ferme produisant de l’orge, le brasseur, qui pourtant s’y approvisionne, ne peut, s’il souhaite avoir une certification SBTi, afficher l’amélioration de son bilan C Scope 3 associée aux pratiques bas-Carbone soutenues par La Poste.

* La Poste est citée simplement pour l’exemple en tant qu’entreprise qui achète des Crédits Carbone en France.


 

👉 « Compréhensible en théorie »

Dans le sens où l’agro-industriel ne doit pas s’approprier le mérite d’une action de décarbonation à la ferme qu’il ne finance pas.

 

👉 « Illogique en pratique »

Quand on sait qu’une pratique bas-Carbone en grandes cultures coûte souvent plus cher que ce que lui rapporte son équivalent en Crédit Carbone et qu’il faudrait plutôt trouver, pour accélérer la transition bas-Carbone de notre agriculture, une manière intelligente d’articuler/cumuler Crédit Carbone financé par une entreprise hors chaine de valeur agricole et Prime Filière financé par une agro-industrie.

Alors quelles sont les pistes de solutions qui se dessinent pour le bas-carbone ? 

 

 Côté Label Bas-Carbone

Le Label Bas-Carbone français, à la différence des standards Carbone internationaux, accepte le fait qu’une exploitation agricole perçoivent en plus de ses Crédits Carbone d’autres financements Carbone, dans la limite où l’exploitant démontrer que ses Crédits Carbone seul ne suffisent à financer son projet LBC.

 

Côté SBTi

Quelques experts affirment que le standard SBTi, après analyse fine de ses textes (complexes et évolutifs), accepte le cumul Prime Filière et Crédit Carbone, sous réserve que le Crédit Carbone ne soit pas utilisé par son acheteur selon une logique de « compensation » mais de « contribution ».


En filant l’exemple précédent, si La Poste achète les Crédits Carbone d’une ferme produisant de l’orge, mais ne les affiche pas en déduction/compensation de son propre bilan C, mettant plutôt en avant une action de contribution à l’objectif planétaire de neutralité Carbone, alors le brasseur, qui s’y approvisionne peut afficher l’amélioration de son bilan C Scope 3 associée aux pratiques bas-Carbone soutenues par La Poste, tout en gardant sa certification SBTi. A condition bien sûr pour le brasseur de participer au financement des pratiques bas-Carbone via une prime Filière..


 

Il ne manque plus que : 

Une autorité reconnue(ADEME ? MTE ? SBTi ? Un consortium ?) en France et à l’international confirme ce dernier point

 

 

Un agro-industriel audacieux prenne les devants, profitant d’un projet LBC encadré, tel que celui porté par Terrasolis, pour tester les conditions d’articulation à la ferme d’une Prime Filière et d’un Crédit Carbone. Dans un esprit comme le dit I4CE de « coopération, pragmatisme et transparence ».

 

Des acheteurs de Crédit Carbone passant du mode compensation au mode contribution.

 

 

A défaut d’articulation, le financeur unique du projet de transition bas-Carbone d’une exploitation agricole devra s’engager à prendre en charge à lui seul son coût complet, rémunération de l’agriculteur comprise.

 

Et s’il s’agit d’une agro-industrie, celle-ci devra s’assurer que son financement Carbone provienne d’une véritable création de valeur, et pas d’une redistribution des marges à l’intérieur de sa filière qui pourrait se répercuter par une baisse du prix d’achat de certaines productions agricoles.

 

Autrement dit, le bas-Carbone a un surcoût que le consommateur  doit prendre en charge.

TERRASOLIS SOLLICITÉE PAR LES FILIERES AGRICOLES !

Notons que de nombreux agro-industriels, coopératives, intermédiaires et même distributeurs, s’emparent de ces sujets, avec pour ne citer que ceux avec lesquels Terrasolis échange :

** Il n’est pas question ici d’intermédiaires financiers de vente de Crédit Carbone mais d’intermédiaires techniques, voire agronomiques, faisant la promotion de cahier des charges de pratiques agricoles spécifiques comme l’Agriculture régénératrice (même si Soil Capital fait les deux)

Espérons dès lors que les positions s’alignent rapidement pour que l’agriculture et le climat en sortent tous les deux gagnants !!

 

 

Exemple de pratique agricole bas-Carbone avec le semis d’interculture à la volée avant moisson sur la ferme expérimentale Terrasolis.

 

 

 

Si vous voulez en savoir plus, voire mieux, prendre part à l’action, n’hésitez pas à nous contactez ! 

etienne.lapierre@terrasolis.fr

Les derniers articles publiés

Plus d'informations

contact@terrasolis.fr