Agriculture bas carbone d aujourd hui et de demain
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Agriculture bas carbone d aujourd hui et de demain

1 avril 2022

Depuis plusieurs mois, notre équipe tourne de tribune en interview pour expliquer son travail d’évaluation et de valorisation du carbone agricole. Riche de ces échanges, Terrasolis initie son premier événement agriculture bas carbone #TerrasolisMeeting afin de faire émerger quelques pistes de réflexions complémentaires autour de sa vision de ferme bas carbone.

Trois thématiques abordées : Évaluation, Pratiques et Financement avec des tables rondes réunissant différents acteurs pour exposer enjeux et actions en faveurs d’un nouveau modèle d’agriculture. Une agriculture qui est à la fois productive en carbone renouvelable et source de solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et ainsi répondre aux objectifs de neutralité carbone 2050. 🌍🌱

Quels scénarios pour une ferme France bas carbone ?

👉 Depuis une dizaine d’années, les études de prospective agricole intégrant des objectifs climatiques se multiplient. Michele Schiavo de l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI) en présente les points de convergence et divergence. Si la baisse de la part de protéines animales dans notre alimentation et la réduction des cheptels d’élevage figurent dans toutes les analyses, deux représentations s’opposent pour ce qui est de l’usage des intrants et de l’évolution du rendement des cultures. Pour une agriculture compatible avec les enjeux de neutralité climatique, les scénarios centrés sur la transformation de la demande alimentaire tablent sur l’extensification des pratiques agricoles, les scénarios climato-centrés misent quant à eux misent sur les progrès technologiques.

✔️ Deux études INRAE, « Agriculture et gaz à effet de serre » (2013) et « Stocker du carbone dans les sols français » (2019) évaluent la contribution de l’agriculture française à l’atténuation climatique. Selon leurs auteurs, les émissions de gaz à effet de serre agricole (actuellement plus de 70 MT CO2e) pourraient être diminuées de plus 32 MT CO2e et le stockage additionnel des terres cultivées être augmenté de près de 30 MT CO2e/an. Parmi les pratiques simulées, citons le développement de l’agroforesterie intra-parcellaire sur 31% des surfaces en grandes cultures.

 

Vision croisée des pratiques bas carbone en Grand Est et au-delà

👉 Que ce soit d’après les expérimentations de Terrasolis Farm via son système de culture bas carbone ou les témoignages de trois coopératives agricoles, Vivescia, Cérésia et Noriap, le constat est le même : la transition bas-carbone de l’agriculture n’est pas une affaire facile, les ambitions climatiques sont parfois plus élevées que les résultats sur le terrain. Raison de plus pour mutualiser les expériences, raison d’être de Terrasolis, en croisant les témoignages de conseillers agricoles, qui chacun sur leurs territoires réalisent en ce moment même des diagnostics carbone en grandes cultures. Tous soulignent que les exploitants agricoles ont besoin d’accompagnement pour mettre en place des pratiques bas carbone aux coûts non négligeables.

➖ Pierre-Antoine Brunel (Noriap) explique comment orienter les fermes déjà performantes vers des valorisations filières, quand les fermes en transition entrent des démarches Label Bas Carbone.

➖ Frédéric Adam (Cérèsia) rajoute que, si le sujet du carbone est encore mal connu pour certains agriculteurs, les pratiques bas carbone, comme celles liées à la gestion de la fertilisation azotée, sont travaillées par les coopératives depuis longtemps.

➖ Armand Gandon (Vivescia) partage le constat d’une rentabilité à améliorer pour les pratiques bas carbone, tout en insistant sur le fait qu’avant de parler valorisation, il faille déjà faire preuve de pédagogie sur ces sujets complexes.

Tous rejoignent l’analyse de Gaël Ponsardin, animateur de cette première table ronde, sur la nécessité, pour une action climatique efficace, d’avoir une approche globale à l’échelle de la ferme, voire au-delà, impliquant ses filières et territoires.

 

Lancement de l’analyse comparée des outils d’évaluation carbone

👉 Toujours pour servir l’agriculture bas carbone, Terrasolis lance une action d’analyse comparée des outils d’évaluation ou « calculatrices » carbone sur sa ferme expérimentale. En partenariat avec les éditeurs d’outils, MyEasyFarm, Agrosolutions, SysFarm pour le Label Bas-Carbone et Soil Capital hors Label Bas-Carbone, seront produites pour la communauté agricole régionale des fiches d’évaluation aussi bien techniques que fonctionnelles. Guillaume Defer, à la manœuvre pour Terrasolis, prévoit déjà de lancer un deuxième tour d’outils à analyser, davantage axés Filière, tels que ceux de Pour une Agriculture du Vivant, Earthworm ou encore Oleoze.

 

La transition a un coût mais la performance a de la valeur 

👉 Pour introduire la deuxième table ronde, Etienne Lapierre de Terrasolis présente les avancées du projet CarbonThink qu’il coordonne. Mobilisant 19 partenaires, financé par la Région Grand Est et le Feader, l’objectif de cette aventure collective est d’évaluer et financer la performance carbone de 100 à 200 fermes de grandes cultures. Deux points en particulier sont détaillés : la construction du modèle économique et la définition d’une ferme bas carbone.

Le Crédit Agricole du Nord-Est et le groupe Soufflet témoignent de leurs actions pour accompagner le déploiement régional d’une agriculture bas carbone.

➖ Christine Gandon, présidente du Crédit Agricole du Nord-Est, explique que sa banque agit à différents niveaux : achat de crédit carbone agricoles, octroi de prêts dédiés à la transition des exploitations agricoles, intégration de critères ESG dans ses décisions d’investissement…

➖ Philippe Vincent, directeur Filières chez Soufflet Agriculture, développe la manière dont une agro-industrie s’engage dans l’action climatique, pouvant jouer avec deux approches complémentaires : la réduction de l’empreinte carbone globale de l’entreprise inscrite dans sa stratégie RSE, et la mise en marché de produits alimentaires bas carbone.

Marc Braidy, agriculteur vice-président de Cérèsia, réagit en soulignant l’importance d’aborder ces questions carbone au travers d’une approche systémique à l’échelle de la ferme, plutôt que production par production. Analyse que Terrasolis partage totalement, de CarbonThink à Terrasolis Farm.

 

✔️ À travers l’ensemble de ses actions, Terrasolis fait le pari de l’intelligence collective pour impulser une dynamique territoriale générant toujours plus de liens entre les acteurs du développement de cette agriculture bas carbone.

 

 

 

 

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